Le marché de l’Energie.

A savoir : Les enjeux énergétiques et la guerre en Ukraine. Lien Tract ICI

La concurence libre et non faussée du marché de l’Energie » un mensonge scandaleux qui dure depuis 2004.

Alors que la hausse du coût des énergies fossiles dans le monde fait exploser le prix du Mw/h sur les marchés, le gouvernement vient de décider de limiter à 4 % l’augmentation du tarif régulé pour les usagers.

Pour cela il renonce à une taxe sur les factures de l’ensemble des usagers, la CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité qui sert à financer principalement le subventionnement des énergies renouvelables solaire ,éolien …). Cette taxe participe aussi au financement de la production d’électricité dans les îles et, trop faiblement, à lutter contre la précarité énergétique, pour un montant de 8 milliards d’€.

En contrepartie, le gouvernement impose à EDF d’augmenter le nombre TW/h de l’ARENH (Accès Régulé à l’Energie Nucléaire Historique) en le passant de 100 à 120 Tw/H (1 TW/h = 1 million de kw/h).

Que signifie « marché de l’Energie de l’électricité en France libre et non faussée » ?

Avant la crise, il y avait une quarantaine de fournisseurs dits alternatifs, fournissant près de 30 % des usagers français. Pourtant leurs capacités de production, hors EDF, est quasi inexistante. Pour répondre à l’engagement qu’ils ont avec leurs clients, ils achètent sur le marché européen. Ils dépendent donc du prix des énergies fossiles, essentiellement le gaz, alors que la production du parc français n’utilise quasiment pas de carburants fossiles (gaz/pétrole/charbon)!!

L’ ARENH est issu de la loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité) votée en 2008 sous Sarkozy et combattue en vain par la CGT.

Cette loi, votée pour répondre au lobby des fournisseurs alternatifs, impose à EDF de vendre à prix coûtant près de 100 Tw/h de sa production nucléaire à ses concurrents. Concurrence libre et non faussée afin que ceux-ci puissent proposer des prix plus attractifs que le tarif historique régulé de vente d’EDF. Concurrence libre et non faussée  mais par pour tout le monde !

C’est ainsi que des fournisseurs ont commencé à récupérer des usagers, devenus alors des clients, afin de faire des profits,  et ce, grâce aux investissements d’EDF pour le compte de l’ensemble des usagers depuis 40 ans et aux factures d’électricité !!

Quelles sont les conséquences de ces mesures ?

Jusqu’il y a 2 ans, ces fournisseurs gagnaient à tous les coups, soit sur le prix du marché qui était en dessous de 42 € le Mw/h, soit en achetant sur les marchés, obligeant ainsi EDF à écouler la production réservée à l’ARENH de 100 Mw/h.

Avec un prix de marché au-dessus de 42 €/Mw/h, les fournisseurs alternatifs souscrivent à l’ARENH, privant ainsi EDF de pouvoir vendre plus cher sur les marchés afin de dégager des marges et ainsi équilibrer ses comptes sur l’année, en lien avec les coûts très variables et très liés à l’heure et la saison où l’énergie est consommée.

La montée mondiale des prix actuelle (largement > à 42€ le Mw/h), associée à la demande d’énergie en forte croissance  des fournisseurs alternatifs (toujours plus de clients) a contribué à ce que la quantité de kw/h de l’ARENH (100 TW/H) ne suffise plus. Cela contraint, de fait, les fournisseurs alternatifs à acheter une quantité toujours plus grande sur les marchés, à des prix en net décalage avec leurs prix de revente moyen (288 € le mw/h le 17 janvier 2022).

Alors qu’il pensait acheter leur énergie à EDF dans le cadre de l’ARENH à 42 € le MW/H, plusieurs fournisseurs ont purement et simplement résilié les contrats qui les liaient à leurs clients (Leclerc, C Discount …), et ce en plein hiver laissant quelques jours à ceux-ci pour en trouver un nouveau (heureusement qu’il y a encore EDF et son tarif régulé !!).

Face à cela, le président Macron et son gouvernement, toujours à l’écoute du capital, vient de faire voter dans la loi de finance, une hausse du montant d’ARENH de 20 Tw/h, celui-ci passant de 100 à 120 tw/h, ce qui conduit au bradage de 40 % de la production nucléaire.

EDF est donc contraint d’acheter sur le marché un volume équivalent à plus de 300 € le Mw/h, faute d’anticipation d’achat suffisant, occasionnant 8 milliards d’€ de perte pour l’entreprise historique !! Ceci dans le seul but dogmatique de sauver cette concurrence artificielle qui refuse d’investir. Le marché est pourtant censé être libre et non faussé !!

La démonstration est faite que le marché ne peut pas répondre aux besoins des populations, particulièrement dans l’énergie.

L’ouverture des marchés, incitée et surtout appliquée avec zèle par les gouvernements successifs, est nuisible aux intérêts des populations mais surtout dangereuse. Elle fragilise toujours plus financièrement son opérateur historique. En imposant cela, l’état qui en est l’actionnaire majoritaire, empêche les investissements dans des nouveaux moyens de production indispensables à la l’équilibre du réseau. Ceci peut amener le marché français vers un blackout à court terme (délestages), une explosion des prix avec toujours plus de précaires énergétiques et une qualité d’alimentation en baisse …

Rappelons que les entreprises étrangères qui investissent en France, citent le prix de l’énergie, la productivité des salariés, les télécoms, les infrastructures et le potentiel marché, comme faits déterminants pour leur présence en France (source gouvernementale).

Pour la CGT, la sortie du marché de l’électricité et le retour au monopole public par la nationalisation d’EDF sont la solution. Ceci ne coûterait que 5 Md€ à l’Etat, permettrait de répondre à la crise conjoncturelle actuelle et aux besoins de la nécessaire transition énergétique dans les décennies à venir, afin de correspondre aux besoins et à l’intérêt économique de tout le pays.

20 ans après la libéralisation du secteur de l’énergie, sous de soit-disantes injonctions européennes, le bilan est plus que mitigé.

Hausse des prix de l’énergie pour les usagers, de 30 % en moyenne pour l’électricité en France, du fait du tarif réglementé de vente. La hausse a été de près de 180 % en Angleterre sur la même période contre 80% d’augmentation du prix du gaz.

Dans le même temps, depuis le passage en SA en 2004, l’état a perçu plus de 22 milliards d’euros de dividendes d’EDF.

Les questions énergétiques sont au cœur des débats d’actualité. Les questions environnementales préoccupent l’ensemble des populations, notamment les plus jeunes générations qui s’interrogent légitimement sur leurs conditions de vie à venir.

Le service public de l’électricité et du gaz, financé les français, était le garant d’une réponse à leurs besoins au moindre coût avec le souci de la préservation de l’environnement (la production énergétique en France n’est pas des plus polluantes).

En effet, la production nucléaire ne produit que très peu de C02, l’hydraulique, lui, n’en produit pas. Pour autant, alors que tout devrait nous amener à investir massivement sur ces questions de service public de l’énergie, nos dirigeants trouvent toujours le moyen de justifier l’injustifiable.

Qu’auront à y gagner les usagers ?  Rien !

 Quand on compare  l’état des autres pays libéraux, sur lesquels nos dirigeants croient bon de toujours prendre exemple, quel est l’avenir pour notre société ?

L’énergie n’est pas une marchandise, c’est le bien commun de la nation. L’énergie appartient tant aux usagers qu’aux agents qui le font vivre au quotidien !

 Les électriciens et gaziers se mobilisent régulièrement depuis des années afin d’interpeller sur leurs situations, leurs conditions de vie et de travail qui ne cessent de se dégrader, au regard de celles de la population.

Aucun argument brandit aujourd’hui par le gouvernement n’est entendable ! Et pour cause, ce projet n’est autre qu’un vaste montage financier, visant à tirer encore plus de profits du secteur de l’énergie.

Le seul coupable du désastre énergétique, sera la sacrosainte loi du marché, sur l’autel de laquelle, le patronat et le gouvernement sont prêts à sacrifier, sans vergogne, les acquis collectifs !

Quelles seront les conséquences quand 1,5 milliards d’êtres humains sur la planète n’ont pas accès à l’énergie ?

65% des habitants de la planète disposent d’une puissance inférieure à 180W et leur espérance de vie est de 36 ans. Dans ces pays où il n’y a pas d’accès à l’énergie, alors même que les ressources existent, le taux de mortalité infantile peut aller jusqu’à 180%.

L’énergie est au cœur des besoins sociaux et de santé, au cœur des besoins économiques et des besoins environnementaux.

Les électriciens et gaziers, avec la CGT, sont déterminés à lutter pour que l’intérêt général prime sur celui de la finance.

 Que l’accès à l’énergie pour tous soit reconnu comme étant un droit fondamental, qui doit être inscrit dans la constitution ;

 Que la lutte contre la précarité énergétique qui touche près de 150 millions de personnes en Europe et près de 4 millions de foyers en France, soit une priorité pour vivre dignement et en bonne santé, pour avoir accès à l’éducation, à la communication, au transport, etc.…. tel que la CGT conçoit l’émancipation et la transformation sociale.

 Que l’énergie ne soit plus considérée comme une marchandise mais un bien de première nécessité, au même titre que l’eau et qu’elle ne soit plus soumise à la loi du marché ;

 Qu’un mix énergétique, avec des nationalisations nouvelles, soit la réponse faite aux besoins des populations, tout en apportant des garanties collectives fortes pour ses personnels avec de nouveaux droits pour les salariés, les élus et les citoyens.

 

Imprimer cet article Télécharger cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *