Pour un service public ferroviaire en Rhône-Alpes.

Pétition en ligne « Pour le développement du train PUBLIC en Auvergne Rhône Alpes. » Lien ICI 

Alors que le rail est présenté par bien des organisations politiques ou même des dirigeants économiques comme une grande partie de la solution pour « décarboner » les transports, jamais l’entreprise nationale de service public SNCF a été autant attaquée.

Les multiples réformes qui l’ont déstructurée – largement combattues par la CGT et les cheminots – affaiblissent sa capacité de transport, dégradant la qualité de service. Les usagers doivent composer avec retards et suppressions de trains. Les routes sont encombrées de poids-lourds notamment à cause de la casse du trafic ferroviaire de marchandises orchestrée par divers plans gouvernementaux. État des lieux avec la vision de la CGT.

Ces attaques contre le service public ferroviaire ne visent qu’à démanteler la SNCF pour isoler les trafics les plus rentables et de les ouvrir à la concurrence – entendez par là les offrir aux appétits des financiers.

Mais qu’entend-on par concurrence ? Ce terme est souvent employé bien que dévoyé de son sens original. Ainsi, des régions politiques (autorités organisatrices des transports) ont décidé de passer des conventions avec des entreprises privées, écartant de facto la SNCF de certains lots de TER. La région Bourgogne-Franche-Comté a même pris la décision d’un appel d’offre sur l’ensemble de son territoire.

Quelles conséquences pour les usagers et les cheminots ?

Pour les voyageurs, du jour au lendemain, les TER seraient exploités par une autre entreprise, sans qu’ils n’aient le choix de leur opérateur ; il ne s’agit donc pas de concurrence mais bien d’une privatisation d’un service public. Pour les cheminots, ils seront obligatoirement transférés dans ces entreprises – en cas de refus de leur part, ils devront accepter un autre poste sur un autre site, surement bien loin de leur lieu de résidence initial. Notons également que la multiplication de ces différents acteurs complique notoirement l’exploitation ferroviaire, avec des sociétés se tournant le dos, tout en roulant sur les mêmes rails. C’est pour cela que des pays qui avaient fait le choix d’ouvrir à la concurrence le trafic des trains de voyageurs opèrent un retour en arrière ou stoppent le processus de libéralisation du secteur. Citons les cas de la Norvège, de la Belgique, de la Suisse et de la Grande-Bretagne. Malgré les enseignements qui pourraient être tirés à travers ces pays, la France fait le choix de démanteler son entreprise historique SNCF. Et sans regarder au-delà de nos frontières, il y avait pourtant un bel exemple de ce qu’il ne fallait pas entreprendre. En effet, depuis 2005, la libéralisation du trafic marchandises a conduit à l’effondrement de ce marché sur les rails français. L’ouverture à la concurrence était sensée doper les trafics, de permettre un report modal de la route vers le rail. C’est l’exact inverse qui s’est produit… Bien que déjà passablement affaibli, ce secteur s’est encore nettement replié alors qu’il existe aujourd’hui plus d’une vingtaine d’opérateurs privés de fret ferroviaire en France.

Le secteur de la grande vitesse ferroviaire est également attaqué. Depuis décembre dernier, les chemins de fer italiens concurrencent la SNCF sur l’axe Paris – Lyon – Milan. Cette nouvelle charge contre l’entreprise publique va siphonner une partie des recettes de cette ligne rentable et mécaniquement affaiblir la marge bénéficiaire de l’activité avec le risque pour la SNCF de devoir faire des choix stratégiques et abandonner des liaisons TGV peu voire pas rentables…

Pour résumer, la concurrence ou le transfert de marchés à des groupes privés ne visent qu’à démanteler l’entreprise publique SNCF pour offrir aux capitaux les marchés rentables ou conventionnés, c’est-à-dire sans risques financiers.

Les usagers, les citoyens et les cheminots seront les grands perdants de ces manœuvres. Pourtant, à une époque où la planète chauffe et qu’il faille reporter vers le rail voyageurs et marchandises, on affaiblit le formidable outil de service public et d’aménagement du territoire qu’est la SNCF.

Avec la CGT, usagers et citoyens doivent unir leurs forces, pour faire avancer des idées progressistes, pour défendre une certaine idée du service public. Mais un retour à une gouvernance forte du transport ferroviaire ne suffirait pas. Il faut bien évidemment des investissements conséquents pour moderniser et développer le réseau ferroviaire national. Et c’est donc la question du financement qui doit également se poser.

Pour la CGT, ce n’est qu’à travers le prisme d’une entreprise publique que l’on peut allier cohérence, harmonisation des moyens, aménagement du territoire, péréquation tarifaire, respect des usagers et des cheminots.

 

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